L'âme cheviller au corps
Les mots sortent de ma bouche, j’ai le cœur qui bats vite, c'est ma dernière séance je dois leur dire au revoir. Mon corps s’ancre bien au sol, mes yeux parcourent la salle et se posent sur chaque participants. Mes mots d'au revoir sortent par une bouche sèche et pâteuse d’avoir parlé toute la séance, mes yeux se posent sur chacun et j’espère transmettre toute la fierté que je ressens de leur parcours fait avec moi. Les participants se lèvent, mon corps n’a pas bougé, ancré pour donner un point de repère aux participants.
Un s’approche de moi plus près que les autres et me prend dans ses bras. Mon corps se vide, je ne sais pas ce que je fais de mes bras. Ce participant ne parle pas ou très peu et surtout pas de lui mais dans cet échange, j’ai senti tout le remerciement qu’il me donnait, mon corps s’était vidé pour recevoir la chaleur, les non dits, la timidité et la pudeur de ce participant. Cela m’a réchauffé, l’étreinte m’a semblé une éternité. Une éternité de sérénité que je partageais avec lui.
Les mots n’avait pas lieu d’être avec lui qui parle avec son corps, avec ses ressentis et qui
les a partagés dans ce moment. Cela m’a surprise et beaucoup émue, une chaleur est
venue de mon ventre et à réchauffé ce vide et consumé ma peur. Peur qui me faisait sentir
vide et avoir froid. Cette étreinte m’a réchauffé et validé, m'appuie sur mes acquis, a nourri
encore un peu plus cette flamme qui brûle en moi, cette flamme qui veut permettre à tout le
monde d'exister. Est-ce qu’il m’a donné un peu de sa flamme intérieure ? J’aime à le croire.